Jacob Esparza a 29 ans et vient de terminer sa 10ème année de détention dans le système pénitentiaire texan. Lorsqu'il était adolescent, sa vie était caractérisée par la rage les drogues et une absence totale de toute maîtrise de soi. Il n'a jamais connu son père, et sa mère l'a abandonné lui, en abandonnant aussi son frère, lorsqu'ils étaient encore des petits garçons. Jacob, aux côtés de plusieurs de ses jeunes cousins, a été élevé par sa grand-mère maternelle. Bien qu'il avait un toit au-dessus de sa tête, il n'y avait tout simplement pas assez d'argent, de temps et d'énergie pour que ce petit garçon vulnérable reçoive l'attention dont il avait besoin. Les rares visites de sa mère, qui se trouvait généralement sous l'effet d'une drogue quelconque, n'ont fait que nourrir sa haine à l'égard du monde, de sa famille et de lui-même.
Un jeune Jacob errait dans les rues de Port Lavaca, au Texas, faisant ce que bon lui semblait. Personne ne pouvait le contrôler. A partir d'un certain moment, personne n'essayait même plus. Jacob était devenu une personne "statique", qui attendait juste ce qui allait la vie lui réserverait instant après instant.
Un jour il s'est précipité dans une maison de son voisinage et, muni d'une batte de baseball, a frappé un jeune adolescent de 16 ans jusqu'à ce qu'il perde connaissance. C'était terriblement violent... complètement illogique. Et pourtant, c'était un acte clairement motivé, mais Jacob ne veut pas en parler. En fait, si vous lui demandez une explication, il se replie complètement sur lui-même. Parce qu'il prend sa tête entre ses mains, vous pouvez à peine l'entendre murmurer "J'étais simplement stupide".
C'est difficile pour moi de réconcilier cette image avec le Jacob Esparza que je connais et que j'aime.
Je l'ai rencontré pendant la semaine lors de laquelle il a donné sa vie à Christ, durant un cours ici dans l'unité Wynne. Je ne le connaissais pas auparavant. Mais j'avais entendu les histoires racontées à son sujet. Même en prison, sa vie n'était rien d'autre que colère, drogues et destruction. Il était connu pour lancer des propos injurieux sur Jésus à l'égard des chrétiens. Il aimait les choquer et argumenter et provoquer des troubles.
Mais il y avait pourtant encore quelque part en lui un petit garçon souffrant, et Jésus ne l'a jamais abandonné ni n'a cessé de le suivre.
Finalement, en septembre dernier, Jacob a rencontré ce Jésus qui depuis si longtemps l'avait appelé à venir à Lui.
J'ai observé Jacob pendant quelques semaines après que sa vie ait commencé à changer. Comme cela arrive souvent, je l'ai vu être "tiré en arrière vers son ancienne vie" par les griffes des agents du diable qui résident toujours dans un endroit comme celui-ci. Je suis toujours à l'affût de ce que Dieu veut que je fasse. Il n'a jamais manqué de m'envoyer vers ceux qu'Il a préparé pour un discipolat.
Une nuit je me suis assis à côté de Jacob et me suis adressé à lui de la manière la plus directe que je sais employer. J'ai appris cela ici en prison, et c'est ce qui fonctionne le mieux.
"Alors, que vas-tu faire? Vas-tu servir Jésus ou vas-tu retourner à ce vomi d'où tu viens?" lui ai-de demandé.
Ce fut là notre première vraie conversation en tant que telle, et le Seigneur m'a conduit à littéralement frapper Jacob droit entre ses yeux avec un marteau spirituel. J'ai appris que le Seigneur sait toujours exactement quel coup porter.
"Je veux Jésus, mais c'est si dur." a répondu Jacob. "Chaque jour je lutte avec moi-même. Je ne sais pas comment faire."
Je lui ai alors proposé de l'accompagner un temps avec Paul, mon partenaire dans le ministère. C'est ce que Dieu m'a appelé à faire. Je suis appelé à aimer, à enseigner, à construire, à appeler. Je suis souvent émerveillé par les résultats. Il n'y a pas d'explication pour qui est Jacob aujourd'hui. Sa propre famille n'a jamais vu le nouveau Jacob. Je ne pense pas même qu'ils croient qu'il existe.
Néanmoins, pour ma part je le sais. Je vis avec lui. Je vois ses progrès et ses échecs. Je le vois se maintenir debout même lorsqu'il ploie sous le poids de grands fardeaux, et sortir victorieux de ses luttes. Je vois sa joie en dépit de son sentiment d'être abandonné et malgré la faim qui le tenaille souvent parce qu'il n'a personne pour lui tendre une main aidante. Je vois sa paix au milieu de la tourmente et du chaos de la prison. Mais le plus beau dans tout cela... le plus saisissant à la lumière de son passé, c'est le sourire géant qu'il partage avec tout le monde autour de lui. Dans un lieu si sombre, le sourire de Jacob apporte une vraie lumière.
*********************************************
Aussi inhabituel que cela puisse paraître, l'histoire de Jacob n'est pas étrange ici à Wynne. Le Texas dépense des milliards de dollars pour les prisons, dont des centaines de millions vont à l'éducation, à la réhabilitation et à d'autres tentatives très médiatisées de changer le cœur méchant des hommes en prison.
Mais durant mes onze ans de prison au Texas, j'ai vu seulement une "chose" s'emparer vraiment de la vie d'un homme et le rendre méconnaissable comparé à ce qu'il était auparavant. Il s'agit de Jésus. Personne ne le comprend. Il ne suit pas un modèle logique. Mais Il guérit du racisme, éteint la haine, détruit les perversions, vainc les addictions, encourage l'amour et transforme complètement les cœurs brisés sales et destructeurs des hommes. Il n'y a rien de comparable à cette action de Jésus dans les cœurs.
Et nous le voyons sans arrêt ici. Le plus beau dans tout cela, c'est que rien ne semble capable de stopper l’œuvre de Dieu. A Wynne Jésus a été mis de côté, Ses disciples ont été harcelés, des programmes chrétiens ont été réduits, des cultes interrompus... et pourtant, des hommes continuent de venir à Lui. Je souhaite que vous puissiez le voir. Peut-être qu'alors vous pourriez mieux le croire. Peut-être qu'alors nous pourrions comprendre que nous nous trompons bien souvent. Peut-être qu'alors, vous qui vivez votre vie en liberté, vous seriez aussi enthousiastes vis-à-vis de Jésus et de ce qu'Il accomplit que nous ici qui sommes "dans les chaînes".
Tout ce que je sais, c'est que pendant que je suis assis ici et que je regarde autour de moi, je peux bien voir que tout n'est pas parfait. Il y a encore beaucoup de travail. Nous avons besoin d'ouvriers... nous avons besoin de prière... nous avons besoin d'aide.
Et pourtant, malgré nos chaînes, LA LIBERTÉ RÈGNE dans ce lieu. Qu'est-ce qui règne chez vous?
Jeff
*********************************************
Voici l'adresse postale de Jacob si vous souhaitez lui envoyer un mot d'encouragement et de soutien :
Jeremiah Jacob Esparza
1184395 Wynne Unit
810 FM 2821
Huntsville, Texas 77349
Merci!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N'hésitez pas à commenter en français, Jeff maîtrise bien cette langue!