Mikey a presque 50 ans maintenant. C’est un homme d’origine mexicaine avec les cheveux lissés en arrière, des cheveux couleur noir de jais. Il est prison depuis 22 ans. Son état de santé se détériore terriblement en raison de la défaillance toujours plus importante de ses reins. Il est souvent pris d’une douleur dans son corps qui le fait totalement dysfonctionner.
Il vit dans le même dortoir que moi. Chino occupe l’aile opposée à la sienne. Je ne peux compter le nombre de fois que Chino a vu Mikey dans son compartiment en comprenant que quelque chose n’allait pas, et qu’il l’a appelé à le venir le trouver.
"Que se passe-t-il ?" lui demande en général Chino.
"Mon gars, je peux voir que tu souffres. Ton visage est tout pâle. Veux-tu la recevoir ou quoi ?" En disant cela, Chino parlait de la prière qu’il proposait de formuler pour Mikey d’une manière qui ne mettrait pas Mikey trop sous pression par rapport à sa compréhension quelque peu "ghettoïsée" des choses.
Rapidement, Mikey est directement venu trouver Chino dès que quelque chose n’allait pas, pour en parler avec lui. Les manières que le Seigneur a déjà utilisées pour toucher son corps sont innombrables. Même si sa vie n’est pas totalement livrée à Jésus, il peut facilement voir Dieu agir sur terre depuis le Ciel chaque fois que Chino prie.
Mikey vient désormais encore et encore et commence à parler de sa dernière douleur ou maladie et la réponse de Chino est tout simplement "Allez, …we fiddin' to git that!".
Pour les non-initiés, cette phrase n’a probablement pas de sens du tout. Si vous êtes anglophone de naissance ou peut-être Texan, ou si vous avez peut-être été en détention dans une prison du Texas, il se peut que vous compreniez ce que signifie cette phrase. Je souris tout seul en écrivant ces lignes et en pensant à toutes les personnes qui dans le monde vont lire cette phrase en se disant simplement : "QUOI ????". Ma fiancée Sabine traduit tout ce que j’écris en français afin de le publier sur la version francophone de ce blog (echosdejeff@blogspot.com) et je n’ai aucune idée de ce qu’elle va trouver pour retransmettre cette phrase très utile et souvent répétée ici. Mais je sais que le résultat sera bien ! :) [ndlt : entre temps, Jeff m’a demandé de finalement garder l’expression en anglais pour l’article en français, tout en traduisant l’explication qu’il en a donné, pour conserver l’original et encourager même les francophones à apprendre ces quelques mots anglais ! :)]
Officiellement, cette phrase est une version argotique de "Nous sommes sur le point de faire ce qu’il faut pour obtenir cela", formulation qui est elle-même une forme d’argot texan. La seule traduction qui pourrait avoir du sens pour la plupart d’entre vous est la suivante : "Nous sommes sur le point de nous occuper de cela", mais seulement si vous prononcez ces mots en étant imprégné d’une profonde ferveur faite d’une compassion vous poussant à agir. Quand Chino prononce ces paroles, c’est une invitation à combattre les mensonges de l’ennemi en ce qui concerne une maladie physique dans le corps des hommes qui l’entourent. Comprenez-vous cette expression à présent ? Quand nous voyons des choses autour de nous qui ne sont pas en accord avec la volonté de Dieu, nous sortons les armes qu’il nous a données et appelons la manifestation du Ciel sur la terre, le plus souvent en commençant avec ce que nous pourrions appeler notre cri de guerre : "We fiddin’ to git that!".
Hier, alors que nous étions toujours dans le temps de fouille générale du printemps (voir mon article http://echosdejeff.blogspot.fr/2015/06/2-juin-2015-la-fouille-du-printemps.html publié récemment), l’appel pour les douches a retenti à 5h du matin. D’où je viens, se rendre dans le local de douche équivaut à suivre tout un parcours !
Notre dortoir est souvent gentiment (ou jalousement) appelé "l’appartement-terrasse" parce qu’il est situé au point le plus élevé de toute l’unité Wynne. Pour arriver au local de douches, nous devons descendre trois séries d’escaliers, parcourir un palier, descendre un couloir en pente de 3,5m de dénivelé et finalement prendre une courbe géante passant par une porte avec des barres de métal. Une fois arrivés aux douches, ils font entrer bien trop d’hommes dans une pièce vraiment très petite, avec des vêtements humides et des serviettes de bain éparpillés partout sur le sol. Chaque centimètre cube de cette pièce est humide à cause de l’eau sur les sols et l’humidité sur les murs. On ne peut que s’attendre à un accident dans ce lieu avec tous ces hommes qui vont et viennent en tongs selon l’habitude de la majorité d’entre nous.
Hier matin, deux hommes de mon dortoir ont chuté dans cet espace de douches. Mikey était l’un d’entre eux. En tombant, son coude gauche heurta si fortement le ciment qu’il ne pouvait plus du tout le mobiliser une fois relevé. Il décida de déclarer cette blessure afin de ne pas avoir d’ennui plus tard, si jamais il devait aller voir un médecin. L’agent lui dit : "Mets ton T-shirt afin que je puisse t’amener à l’infirmerie."
"Je ne peux pas, dit-il. Je ne peux pas bouger mon bras gauche." L’agent l’aida à mettre son T-shirt et l’escorta à l’infirmerie où l’infirmière s'est d’abord un peu moquée de lui, jusqu’au moment où elle vit le coude meurtri et enflé. Ils prirent des photos sur place et transmirent un rapport.
Mikey revint au dortoir en maintenant son coude gauche dans un angle de 90 degrés, utilisant sa main droite pour porter son poids. Il avait visiblement de très fortes douleurs.
Peu après Chino eut vent de ce qui se passait, et appela Mikey à venir le trouver.
"Qu’est-ce qui ne va pas avec ton bras ?"
"Je suis tombé dans le local de douches. Regarde, je ne peux même pas bouger mon bras." lui dit Mikey en montrant combien il était limité dans ses mouvements.
Chino est un homme convaincu du cœur du Père et de son désir insatiable de faire le bien à ses enfants. Il était donc logique pour lui de dire à Mikey : "Allez, `We fiddin’ to git that !’"
Chino posa sa main sur le coude de Mikey et pria qu’il soit guéri, en utilisant les deux manières de prier que sont la pétition et la proclamation. Il a donc aussi bien demandé à Dieu d’intervenir qu’ordonné au coude d’être guéri. Quand il eut fini, il dit à Mikey : "Fais maintenant un geste que tu ne pouvais plus faire avant."
Mikey était assez nerveux à ce sujet. Il savait à quel point son coude lui faisait mal, c’est pourquoi il n’était pas pressé de ressentir de nouveau une secousse de douleur lancinante parcourir son bras s’il faisait quelque chose de stupide comme bouger ce coude. Mais son expérience lui avait déjà montré que la prière change sa réalité. Heureusement, c’est cette leçon de l’expérience qui l’a emporté et il a commencé à mouvoir son bras.
Un regard de grande stupéfaction apparut sur son visage lorsqu’il prit conscience que son bras bougeait et presque avec sa pleine capacité de mouvement.
Tout ce qu’il put dire fut : "Je ne pouvais plus faire cela ! Je veux dire, je ne pouvais pas le fait il y a encore une minute !"
Il continua de faire des mouvements circulaires dans tous les sens possibles. "Bon, il y a toujours encore une petite douleur." dit-il finalement. Nous ne sommes pas effrayés à l’idée de prier plus qu’une fois pour la guérison d’un homme. Jésus lui-même nous en donne un bel exemple dans Marc 8.22. Dans cette histoire, Jésus pria une fois pour un homme aveugle et lui demanda ensuite ce qu’il voyait. "…Je vois des gens, mais ils ressemblent à des arbres qui marchent." Ceci n’a pas du tout été dissuasif pour Jésus. Ce n’était pas un demi-miracle. C’ÉTAIT DÉJÀ un miracle. Avant que Jésus ne le touche, cet homme ne pouvait rien voir du tout ! Et maintenant il voyait des formes et du mouvement. Mais Jésus fit la chose la plus logique dans cette situation : "Jésus posa de nouveau ses mains sur les yeux de l'aveugle. Alors celui-ci vit clair; il était guéri et voyait tout distinctement."
C’est pourquoi, si nous ne voyons pas les résultats attendus dès la première fois, cela a vraiment du sens de prier une nouvelle fois !
Chino a donc prié encore une fois, en appelant la bonté de Dieu à se manifester dans le bras de Mikey. Chino croit que lorsque la bonté de Dieu est libérée sur terre, elle enthousiasme Dieu au point qu’il ne peut s’empêcher de se manifester dans ladite situation pour démontrer sa bonté.
"Ouah, c’est vraiment beaucoup mieux !" dit Mikey après ce second temps de prière. "Ce n’est pas du 100%, mais c’est vraiment au moins du 80%!"
Entre temps, un autre frère était venu se joindre à eux dans le compartiment de Chino. Joe est croyant et croit que Dieu peut guérir, mais il ne croit pas du tout que Dieu pourrait l’utiliser pour qu’un miracle de guérison ait lieu. L’opportunité était donc toute trouvée pour que Dieu fasse un "coup-double" ! Chino invita Joe à poser sa main sur le coude de Mikey.
"Nous sommes partis pour un 100% !" leut dit-il. Ensemble, ils ont prié une troisième fois pour le bras de Mikey. Il faut savoir que ce dernier a l’habitude d’utiliser ses bras quand il parle. Il avait donc vraiment beaucoup lutté avec ce bras immobile. Mais voilà qu’après ce troisième temps de prière, la douleur avait totalement disparu. Non seulement elle avait disparu, mais sans s’en rendre compte, Mikey se mit à parler de toutes ses forces avec ses mains en partageant un sujet avec ses camarades.
"As-tu conscience que tu viens de parler sans cesser de bouger ton coude ?" lui demanda finalement Chino.
Tout ce que Mikey put répondre fut : "Oui, il est totalement guéri !"
Ce matin, Gilbert s’est levé sans plus pouvoir bouger son épaule gauche. Il ne sait pas ce qui s’est passé, mais tous ces derniers temps il lutte contre des symptômes de type rhumatismaux dans diverses parties de son corps. Il vit dans le compartiment situé juste derrière le mien, ce qui fait que je l’ai vu tôt ce matin, constatant qu’il pouvait difficilement bouger son bras. Il ne parvenait pas du tout à le lever au-dessus de sa tête ! Ma première pensée fut "We fiddin’ to git that!", mais je décidai de procéder de manière un peu différente. J’ai appelé Mikey à venir me trouver.
Après lui avoir parlé de la situation de Gilbert, je lui dis : "Tu sais comment Dieu t’a guéri hier. Eh bien, la Bible dit : "Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement." Je te demande de poser tes mains sur l’épaule de Gilbert afin qu’elle soit guérie."
J’ai pu voir de suite qu’il était vraiment effrayé par ma demande. Il n’avait jamais prié de la sorte jusqu’ici.Son visage devint rouge devant mes yeux.
"Tout va bien" lui dis-je. "Nous sommes simplement entre nous. Peu importe ce que tu dis ; je suis convaincu que Dieu va guérir l’épaule de Gilbert, alors ne panique pas."
Il posa ses mains sur Gilbert et commença à prier : "Jésus, de la même manière que tu m’as guéri hier, guéris Gilbert. Merci beaucoup de m’avoir guéri hier. Je voudrais que Gilbert soit guéri lui aussi. Merci Jésus."
C’était tout. Il venait d’apprendre comment faire ce que signifient ces deux mots : "git that"! Personne ne fut surpris lorsque Gilbert commença à bouger son épaule en effectuant des mouvements circulaires. C’est ce genre de choses auxquelles nous avons pris l’habitude de nous attendre.
Je vous lance à présent un défi. En fait je vous encourage à apprendre cette phrase très importante en anglais que vous avez lue tout au long de cet article : "Allez, we fiddin' to git that!". Peu importe où vous vivez, que ce soit en Californie ou en France, au Brésil ou en Allemagne, en Colombie, en Suisse ou au Canada, la prochaine fois que vous rencontrerez une situation qui semble impliquer une totale impossibilité, souvenez-vous de cette expression en argot texan et regardez comment le Ciel viendra sur Terre alors que vous annoncerez au monde : "Allez, we fiddin' to git that!"
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