Hier soir, le dortoir dans lequel je me trouve à l’unité carcérale hospitalière s’est de nouveau rempli comme c’est le cas tous les jours de la semaine. Chaque soir il s’opère en effet une rotation d’environ 18 hommes parmi les 25 que nous sommes. Ceux qui étaient arrivés la veille s’en vont pour des interventions chirurgicales ou thérapies diverses et un tout nouveau groupe d’hommes arrive.
Comme je l’ai partagé récemment, le groupe d’hommes de la semaine dernière était très différent de ce à quoi je m’étais habitué ici. Ils étaient durs, vulgaires et distants.
Mais hier soir, alors que les nouveaux hommes arrivaient, j’ai noté quelque chose de différent au sujet de l’un d’entre eux. Alors que tous les autres avaient l’air épuisés et abattus, un homme exhalait la paix et la joie.
« Hello, mon nom est Roland, me dit-il en me tendant sa main. Comment ça va ? »
Mon esprit sut immédiatement, « C’est là un homme de Dieu ! ». Jusqu’ici, en près de quatre semaines passées dans ce dortoir, je n’avais rencontré qu’un seul autre chrétien affermi. Beaucoup sont en recherche et quelques-uns ont personnellement donné leur vie au Seigneur, mais la plupart de ceux qui viennent ici semblent tout simplement être… engourdis.
Monsieur Duran est le dernier homme affermi en Dieu que j’avais rencontré, mais sa radiothérapie s’étant achevée, il a été retransféré à son unité d’assignation la semaine dernière. Ce Salvadorien de 75 ans ne parlait pas beaucoup et s’était souvent trouvé assis pendant des heures à côté de moi sans rien dire. Mais dès que je proposais la prière à l’un des hommes hispaniques qui s’approchaient toujours de nous, Monsieur Duran priaient avec ferveur à mes côtés, comme un homme qui ne doute aucunement que Dieu écoute et est impatient d’agir dans chaque vie pour laquelle nous priions.
Monsieur Duran me manque.
Mais hier soir et pendant plusieurs heures cet après-midi, ma vie et mon esprit ont été totalement rafraîchis par la présence de Roland ici.
Nous avons partagé des récits de nos vies et de ce que Dieu est en train de faire dans nos unités respectives. Nous avons ri et nous avons pleuré. Nous avons prié ensemble.
Le passé de Roland ressemble à celui de tant d’hommes que j’ai rencontrés et auprès desquels j’ai exercé le ministère en prison. Il est tatoué sur tout le corps. Il a passé des années dans un gang et a vécu une vie pleine de haine et de violence.
Mais rien de cela ne peut cacher la joie qui émane de chaque pore de son être.
Cet après-midi, il m’a dit : « Je remercie Dieu d’avoir été envoyé à l’unité Ferguson. Mon vie n’a plus été la même depuis. »
Bien qu’il ait passé plus de quinze années en prison et n’a pas eu l’occasion de revoir ses filles durant tout ce temps, bien que ses deux parents soient décédés et que le seul frère qui soit resté dans sa vie ait écopé deux condamnations à VIE en Géorgie, bien qu’il ne reçoive jamais de visite et ne reçoive aucune aide extérieure, Roland est l’une des personnes les plus joyeuses que j’aie jamais rencontrées.
« Ferguson est peut-être le nom de l’unité, m’a-t-il partagé aujourd’hui après un temps de prière, mais pour moi il signifie « ForGod’sSon » (« Pour le Fils de Dieu », traduction littérale). C’est tout ce qui compte pour moi désormais. Je veux simplement vivre le reste de ma vie pour le Fils de Dieu. »
Après avoir passé moins de 24 heures avec lui, je peux vous dire que c’est exactement ce qu’il fait et qu’il fait vraiment du très bon travail !
Merci Seigneur pour son esprit rafraîchissant !
Jeff
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