Il fait 39,4°C ce soir dans mon dortoir. Pas au-dehors. Pas en plein soleil. Il fait 39,4° dans le lieu où j’habite et dans lequel je me trouve assis en cet instant précis sur ma couchette. Et si je tiens compte de l’humidité (une pratique vraiment courante au Texas, appelée « Index de chaleur » - température ressentie au niveau de la peau), alors je peux dire qu’il fait en réalité 43,3°C. C’est comme si je me trouvais assis dans un four. Mon ventilateur souffle continuellement un flux d’air très chaud sur mon corps, dans une tentative visiblement futile de rester le plus « au frais » possible. Il fait même encore plus chaud dans d’autres endroits de la prison ! Il est vraiment difficile de l’imaginer si on ne le vit pas.
La majorité des Texans n’a pas idée que les prisons publiques ne disposent pas de système de climatisation. Et je ne sais même pas combien d’entre eux prétendraient vraiment s’en préoccuper s’ils le savaient.
La majorité des Texans n’a pas idée que les prisons publiques ne disposent pas de système de climatisation. Et je ne sais même pas combien d’entre eux prétendraient vraiment s’en préoccuper s’ils le savaient.
Mais l’ultime ironie est que la climatisation existe dans cette prison. Sauf qu’elle n’est pas installée là où les êtres humains vivent. Il est 19 h au moment où j’écris ces lignes et il fait agréablement frais dans plusieurs locaux tout autour de moi. Le département de classification et le bureau des dossiers des détenus. Les bureaux des gardiens et des ressources humaines. Le département de santé mentale et les bureaux disciplinaires. Tous ces lieux restent bien frais ce soir.
Mais le plus fou est qu’ils ne sont occupés par personne à cette heure-ci. Il semble que les espaces vides aient plus de valeur que les humains qui vivent tout autour.
Ce même scénario se reproduit chaque été. Des mesures sont prises pour essayer de réduire le risque de maladies cardiaques et les décès en lien avec la chaleur, mais installer des systèmes de climatisation dans les prisons du Texas susciterait probablement des manifestations dans tout l’état. Peu importe combien Jésus alla vers « le moindre de ses frères » et le toucha, ou qu’il prétendit être venu non pour ceux qui sont en bonne santé, mais pour les malades, le Texas – un état très chrétien – n’a toujours pas encore appris ce à quoi correspond cet exemple lorsqu'on l’applique aux situations sur son propre territoire.
En tant que prisonnier, j’ai été époustouflé par certains des hommes formidables rencontrés en prison. Quand on m’a envoyé en détention il y a plus de treize ans, je n’ai jamais rêvé avoir qui que ce soit à qui parler. Je n’aurais jamais pensé y trouver des amis pour la vie. J’ai voyagé dans le monde entier et dans bien des cas les hommes rencontrés en prison « surpassent » ceux rencontrés durant mes voyages. Il ne s’agit pas seulement de pères, de frères, de fils et de maris (et souvent de grands-pères), mais il y a également des hommes de Dieu extraordinaires qui, bien qu’avec plus de tatouages que ce que vous avez déjà vu chez un pasteur « ordinaire », vivent une vie de consécration véritable et profonde et ce dans des conditions dans lesquelles certaines personnes ne survivraient pas.
C’est dans ces conditions justement que j’ai appris ce qu’est le véritable honneur.
Tout au long des évangiles, nous pouvons voir comment Jésus a honoré les gens. Paul l’a souvent fait aussi avec ses ravisseurs. Jean a manifesté ce comportement autour de lui jusqu’à la fin.
L’honneur n’est pas réservé à ceux qui le méritent. La première chose que disent beaucoup de personnes lorsqu’on parle des conditions de détention difficiles au Texas est la suivante : « Ce sont des criminels. Ils méritent tout ce qui peut leur arriver. »
C’est vrai. Les prisons sont pleines de criminels. Statistiquement parlant, elles détiennent néanmoins aussi un bon nombre d’innocents. Mais dans tous les cas elles sont pleines de pères. Elles sont pleines d’oncles. Elles sont pleines de mères et de sœurs.
La manière dont une société traite ceux qu’elle juge être les pires en son sein n’est pas vraiment un indicateur de sa dureté à l’égard du crime. Elle est plutôt un indicateur du caractère de ceux qui composent cette société elle-même.
Ce que j’ai appris de l’exemple de Jésus est qu’il ne traitait pas les personnes de son entourage avec honneur parce qu’elles le méritaient. Il s’agissait souvent de prostituées, de voleurs et des pires parmi les pécheurs. Ces gens n’avaient rien fait qui puisse attirer l’attention du Roi de l’univers. Et pourtant, il les traita avec honneur, oui il les honora.
Dans mes efforts de vivre ma vie en conformité avec l’exemple de Jésus, j’ai décidé que je n’honorerais plus les personnes parce qu’elles le mériteraient en quelque sorte.
Mais j’honore désormais toute personne parce que je suis moi-même honorable, un homme d’honneur.
La manière dont j’agis avec les autres, quelle que soit leur situation, ne reflète pas qui ils sont. Mais elle reflète qui moi je suis.
Le Texas et ses habitants devraient vraiment en prendre bonne note.
Mais le plus fou est qu’ils ne sont occupés par personne à cette heure-ci. Il semble que les espaces vides aient plus de valeur que les humains qui vivent tout autour.
Ce même scénario se reproduit chaque été. Des mesures sont prises pour essayer de réduire le risque de maladies cardiaques et les décès en lien avec la chaleur, mais installer des systèmes de climatisation dans les prisons du Texas susciterait probablement des manifestations dans tout l’état. Peu importe combien Jésus alla vers « le moindre de ses frères » et le toucha, ou qu’il prétendit être venu non pour ceux qui sont en bonne santé, mais pour les malades, le Texas – un état très chrétien – n’a toujours pas encore appris ce à quoi correspond cet exemple lorsqu'on l’applique aux situations sur son propre territoire.
En tant que prisonnier, j’ai été époustouflé par certains des hommes formidables rencontrés en prison. Quand on m’a envoyé en détention il y a plus de treize ans, je n’ai jamais rêvé avoir qui que ce soit à qui parler. Je n’aurais jamais pensé y trouver des amis pour la vie. J’ai voyagé dans le monde entier et dans bien des cas les hommes rencontrés en prison « surpassent » ceux rencontrés durant mes voyages. Il ne s’agit pas seulement de pères, de frères, de fils et de maris (et souvent de grands-pères), mais il y a également des hommes de Dieu extraordinaires qui, bien qu’avec plus de tatouages que ce que vous avez déjà vu chez un pasteur « ordinaire », vivent une vie de consécration véritable et profonde et ce dans des conditions dans lesquelles certaines personnes ne survivraient pas.
C’est dans ces conditions justement que j’ai appris ce qu’est le véritable honneur.
Tout au long des évangiles, nous pouvons voir comment Jésus a honoré les gens. Paul l’a souvent fait aussi avec ses ravisseurs. Jean a manifesté ce comportement autour de lui jusqu’à la fin.
L’honneur n’est pas réservé à ceux qui le méritent. La première chose que disent beaucoup de personnes lorsqu’on parle des conditions de détention difficiles au Texas est la suivante : « Ce sont des criminels. Ils méritent tout ce qui peut leur arriver. »
C’est vrai. Les prisons sont pleines de criminels. Statistiquement parlant, elles détiennent néanmoins aussi un bon nombre d’innocents. Mais dans tous les cas elles sont pleines de pères. Elles sont pleines d’oncles. Elles sont pleines de mères et de sœurs.
La manière dont une société traite ceux qu’elle juge être les pires en son sein n’est pas vraiment un indicateur de sa dureté à l’égard du crime. Elle est plutôt un indicateur du caractère de ceux qui composent cette société elle-même.
Ce que j’ai appris de l’exemple de Jésus est qu’il ne traitait pas les personnes de son entourage avec honneur parce qu’elles le méritaient. Il s’agissait souvent de prostituées, de voleurs et des pires parmi les pécheurs. Ces gens n’avaient rien fait qui puisse attirer l’attention du Roi de l’univers. Et pourtant, il les traita avec honneur, oui il les honora.
Dans mes efforts de vivre ma vie en conformité avec l’exemple de Jésus, j’ai décidé que je n’honorerais plus les personnes parce qu’elles le mériteraient en quelque sorte.
Mais j’honore désormais toute personne parce que je suis moi-même honorable, un homme d’honneur.
La manière dont j’agis avec les autres, quelle que soit leur situation, ne reflète pas qui ils sont. Mais elle reflète qui moi je suis.
Le Texas et ses habitants devraient vraiment en prendre bonne note.
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