8 octobre 2015 - Le miracle du jeudi

Tous les jeudis à Huntsville, il se passe quelque chose de vraiment extraordinaire. Un groupe d’hommes se réunit dans une petite pièce (du genre bibliothèque) pour une rencontre de deux heures. Les chaises sont souvent placées si proches les unes des autres qu’elles se touchent. Cela ne dérange pas ces hommes, vu qu’ils forment vraiment un groupe très uni, une bande de frères, si vous voulez. Il y a un amour tangible entre eux et qui remplit aussi la pièce. C’est parfois une joyeuse ambiance qui règne alors qu’ils s’y installent. D’autres fois, le partage d’un besoin ou d’une situation amène une atmosphère empreinte de sérieux dès le départ.
Quelques-uns de ces hommes ont tendance à venir un peu en retard, mais ce n’est pas réellement de leur faute vu que leur trajet jusqu’à ce lieu est souvent parsemé de plusieurs points de contrôle. Mais rien ne démarre officiellement avant que tous soient présents.

7 octobre 2015 – Un weekend inoubliable

Je n’oublierai jamais le premier weekend d’octobre 2015. Ce fut un temps de retrouvailles familiales d’un genre très inhabituel. J’ai eu la joie d’en être un témoin direct pendant huit heures et pour le reste par téléphone pendant que de formidables moments se déroulaient non loin de moi.
Ma fiancée Sabine est venue pour notre deuxième weekend de visites de cet automne. Rien que ceci est déjà extraordinaire en sachant qu’elle voyage deux fois par an jusqu’au Texas depuis le cœur de l’Europe pour venir me voir. Cet automne, il s’agissait de son dix-septième voyage. Dix-sept voyages internationaux en sacrifiant presque tout son temps de vacances et des milliers de dollars rien que pour passer du temps avec moi dans une salle de visites de prison. Je pense qu’il ne me sera jamais possible de saisir combien elle est absolument incroyable. Elle est l’amour de ma vie !

30 septembre 2015 - Les orphelins abondent

Les orphelins abondent autour de moi dans le monde dans lequel je vis. Dans le dortoir où je dors, il y a plusieurs assassins, plus que seulement quelques violeurs et pédophiles, des délinquants toxicomanes de toutes sortes et une poignée de voleurs et d’autres types d’assaillants violents. Certains de ces hommes sont vraiment des coupables ayant commis des crimes atroces. D’autres sont innocents, comme mon voisin Steve Chaney qui s’est rendu il y a quelques semaines au tribunal par rapport à sa condamnation pour meurtre. Après 28 ans d’emprisonnement injustifié, il sera libéré sous caution le 12 octobre prochain de la maison d’arrêt du comté de Dallas en attendant son acquittement total par la Cour d’Appels Criminels du Texas. 
Que je sois au travail, à la cantine, à la chapelle ou dans la cour de récréation, je suis entouré par le même genre de personnes. Chacun a une histoire. Chacun a un passé. 

7 septembre 2015 – P’tit frère, comment pries-tu ?

La question de Jesse a eu un effet retentissant dans la pensée de Jacob. Ces trois dernières années, sa vie a été complètement transformée. Cette question de son frère Jesse représentait comme un point culminant et miraculeux suite à des années de prière et des semences plantées par des lettres et des appels téléphoniques. Ces deux frères ne se sont pas vus depuis plus d’une décennie, mais pour Dieu le critère de la distance n’a pas posé problème.
Des semences de la prison ont commencé à produire du fruit dans la famille de Jacob qui vit dehors, dans « le monde libre ».
Jesse a 33 ans et vit dans un petit appartement qu’il partage avec sa mère Zelsa et quelques cousins. Bien qu’il n’ait jamais séjourné en prison, sa vie a été très difficile. Il a eu beaucoup de peine à conserver un emploi et a eu de grands combats intérieurs quant au sens de sa vie, tout en luttant pour ne pas se laisser prendre aux pièges des dépendances à des substances qui sont tellement répandues dans son entourage. Timide de nature, Jesse a endossé le rôle de soignant de sa maman qui a besoin d’une dialyse trois fois par semaines, qui souffre d’une cécité partielle ainsi que de problèmes de mobilité. Heureusement qu’avec les prestations financières perçues par Zelsa en raison de ses handicaps, et avec sa rente subsidiaire, ils sont en mesure de pourvoir à leurs besoins, même si c’est seulement de justesse.