Bonjour, je m'appelle Sabine et j'ai créé ce blog pour publier les articles écrits par mon fiancé Jeff, un citoyen texan. En mars 2002, durant sa 27e année, il a été condamné à 40 ans de détention pour des crimes qu'il n'a jamais commis. La prison, ce n'est jamais facile. Mais être un homme innocent en prison, c'est tout simplement un cauchemar... Néanmoins, à travers les articles qu'il m'envoie et que je publie sur ce blog, il aime partager ses écrits venant de son cœur, un cœur qu'il a choisi de consacrer pleinement au Seigneur Jésus-Christ. L'injustice qu'il vit depuis si longtemps n'a pas changé cette décision. Notre prière est que les messages de ce blog puissent vous encourager, enrichir votre vie et vous permettre de mieux comprendre les voies de Dieu et peut-être même vous mettre au défi de sortir de votre propre zone de confort.

23 juillet 2015 - Le retour d'un fils

Pour finir cette petite série de messages sur le thème « Entendre la voix de Dieu », je voulais vous partager une histoire toute récente. L’un de mes fils spirituels, que j’appellerai José (31 ans), a été en proie à des mensonges durant cette dernière année environ. Des mensonges le concernant lui, concernant d’autres et concernant son avenir. C’est un homme de Dieu formidable qui opère sous une onction impressionnante. Il a donné sa vie au Seigneur d’une manière vigoureuse et radicale après avoir entendu le Seigneur lui parler clairement. Il avait auparavant maudit Dieu et traité les chrétiens de manière très méchante.

Bien qu’il ait grandi rapidement dans le Seigneur, il n’a pas tenu compte de ses nombreux dysfonctionnements émotionnels et relationnels. C’est pourquoi il a amené dans sa nouvelle vie certaines manières de vivre et de penser issues de son ancienne vie. Elles se trouvaient profondément logées en lui et tout le monde ne pouvait pas les voir. Aux yeux du monde, il excellait et c’était une réalité dans la plupart des domaines de son existence. Mais certaines forteresses bien ancrées avaient l’effet de poids géants qui l'empêchaient d’exploiter tout son potentiel. 
Une manière dont ces dysfonctionnements se manifestaient consistait en son amertume croissante à mon égard, son père spirituel. Ainsi, en dépit de tout l’amour, l’encouragement et l’attention que je lui avais accordés, José a commencé à me rejeter de diverses manières. Je veux être honnête et reconnaître que je n’ai pas toujours réagi de manière adéquate face à cet état de fait. Ma propre tendance à la co-dépendance à ce moment-là aggravait le problème parce que je réagissais par rapport au rejet de José au lieu de réussir à lui donner des paroles de vie.
J’ai toutefois commencé à voir au-delà de ses actions et je sais que le Seigneur mettait en lumière pour moi la racine de ce qui se passait. J’ai essayé d’enseigner et de corriger dans l’amour, mais la plus grande partie de tout cela était rejetée parce que son respect pour moi avait complètement disparu. C’était un temps de confusion et de grande souffrance, mais j’étais déterminé à conserver mon amour pour lui comme un père le ferait avec son fils adolescent. Et je priais comme un fou. Je ne cessais de demander Dieu de lui ouvrir les yeux et de lui ôter les lunettes trompeuses qu’il portait. Je savais que seule la voix de Dieu pouvait pénétrer les forteresses de pensées qui faisaient que j’étais comme mis à la porte du cœur de mon frère et fils spirituel.  
La semaine dernière, le Seigneur m’a parlé. Vu que nous travaillons ensemble, José et moi nous parlons presque quotidiennement pendant quelques minutes, mais notre relation était tendue depuis un certain temps. C’est pourquoi, quand j’entendis ce que le Seigneur me dit et que je compris qu’il me fallait le communiquer à José, j’hésitai à le faire. Je ne voulais pas faire quoi que ce soit qui augmente encore la distance entre nous. Je cherchais la guérison et la restauration, pas la distance. Lundi dernier, le 20 juillet, je me suis finalement assis pour lui rédiger un mot. Je me suis dit en effet que s’il allait du moins prêter l’oreille, il y avait une plus grande probabilité qu’il se place « à l’écoute » au moment où il le choisirait en lisant mon message
José avait vraiment vécu des moments difficiles les quelques semaines auparavant. Il se sentait vide et indifférent. Il avait si souvent envie d’abandonner, mais ne pouvait s’y résoudre. Je pouvais voir cela en lui. Je pouvais ressentir sa douleur et sa peur, même s’il ne m’en parlait pas du tout. J’aime ce jeune homme comme un fils et j’étais prêt à l’aider à se battre de toutes les manières possibles pour voir les choses rentrer dans l’ordre. 
Mais la réponse de Dieu était de lui envoyer un mot. 
Lundi dernier, je me suis donc assis pour le rédiger. J’ai libéré l’espérance sur lui. Le Seigneur m’avait rappelé des citations comme : « Tout domaine de nos vies pour lequel nous n’avons pas d’espérance est sous l’influence d’un mensonge. » et « Les personnes débordantes d’espérance sont capables d’endurer et de bien endurer. L’espérance attire la percée ! »
J’ai parlé des mensonges, des lunettes et du besoin de « redémarrer » son système de penser, de se recentrer et de se « réalimenter ». J’ai ensuite prié pour lui dans la lettre. Dieu m’a conduit à briser les forteresses et à proclamer la paix, la vérité, la passion et le feu. Je lui ai remis ce message alors que nous quittions notre lieu de travail ce lundi-là. 
Nous avions une rencontre d’équipe de ministère plus tard ce même jour, l’après-midi. Il est arrivé en retard et je craignais qu’il n’ait rejeté les paroles que j’avais reçues pour lui, mais ce n’était pas le cas.
Bien au contraire, le message de Dieu avait pénétré les profondeurs de son âme. Ses lunettes déformantes commençaient à tomber. Il a essayé de partager tout cela avec notre équipe, mais il a éclaté en sanglots. Je ne l’avais jamais vu pleurer de la sorte. Son cœur était brisé et bien que mes yeux fussent aussi remplis de larmes, mon cœur s’est réjoui et j’étais plein de reconnaissance pour la fidélité de notre Père. 
José nous supplia de prier pour lui. Nous n’avons pas hésité un instant !
Il s’agissait peut-être seulement d’un message tout simple, mais il a permis le retour de mon « fils ». Et en le touchant, Dieu l’a pleinement restauré.
« En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà là, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront. »
(Jean 5.25)
 

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