Un article écrit par un proche ami de Jeff
« Ne jugez pas afin de ne pas être jugés, car on vous jugera de la même manière que vous aurez jugé et on utilisera pour vous la mesure dont vous vous serez servis. » (Matthieu 7.1-1)
Depuis une semaine et demi environ, je demande à Dieu de me remplir de son amour pour son peuple. Ce n’est pas que je n’aime pas les autres, mais je voudrais vraiment aimer comme LUI aime. Comment pouvons-nous nous attendre à ce que Dieu nous confie de prendre soin d’autres personnes si nous ne les aimons pas ? Accepteriez-vous de confier votre enfant à un baby-sitter qui n’aime pas les enfants ? J’espère que non. C’est pourquoi je prie: Père, donne-moi ton amour pour ton people. Permets-moi de les voir comme tu les vois.
Ce ne fut donc pas une surprise que durant les sept derniers jours, deux hommes qui me sont chers se soient approchés de moi pour me confesser qu’ils sont incarcérés en raison d’un crime sexuel. Pour autant que je sache, ils ne se sont confiés à personne d’autre à ce sujet. Je le suppose seulement, bien sûr, car je ne leur ai pas posé la question. J’ai toutefois perçu une peur du rejet qui me pousse à croire que ces hommes n’ont pas partagé ce sujet avec quiconque d’autre.
Je peux le comprendre. La culture carcérale tordue considère ceux qui sont condamnés de crime sexuel comme des gens malades et pervers, alors que ceux qui sont condamnés pour meurtres sont vus comme des personnes méritant le plus grand respect. Tous les autres se situent entre ces deux extrêmes. Je ne sais pas quand le standard d’une telle idiotie a été établi, mais je reconnais honteusement que j’ai adhéré à cette absurdité pendant un bon bout de temps. Ce n’est qu’après ma rencontre puissante avec Jésus-Christ que j’ai commencé à apprendre à voir au-delà des crimes qui ont mené la plupart des hommes autour de moi dans ce lieu. C’est triste, mais même des personnes qui se disent chrétiennes ne semblent toujours pas réussir à voir au-delà du passé de quelqu’un d’autre pour voir l’or qui se cache en cette personne. Parfois, cet or est caché bien profondément, mais il est bien là. Et si nous prenons le temps d’écouter et de demander à Dieu de nous laisser « voir » dans les cœurs de ces hommes et/ou de ces femmes, je suis confiant qu’il le permettra.
Alors que ces deux hommes se sont rendus vulnérables pour me partager quelque chose qui, je ne peux que l’imaginer, représentait un lourd fardeau dans leurs pensées au quotidien, je ne pouvais m’empêcher d’être ému de compassion et l’amour que je ressentais déjà pour eux n’a fait qu’augmenter. Je me souviens que j’avais même envie de rire un peu quand ils ont exprimé la honte qu’ils ressentaient au sujet de leurs crimes, non pas que je trouvais cela amusant, mais parce que j’avais envie de les secouer et de leur dire : « Ne savez-vous pas ce que j’ai fait pour ma part ? Je suis responsable du meurtre de vies innocentes ! ». Et maintenant encore, ce verset des Ecritures qui est un fil rouge pour ma vie résonne dans ma tête : « …moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j'ai obtenu miséricorde… » Puisqu’une telle miséricorde et une telle grâce me sont manifestées chaque jour, comme à nous tous, comment ne pourrais-je pas faire de même ? Comment pourrais-je ne pas manifester de l’amour alors que l’amour a été manifesté pour moi à la croix ? (voir Romains 5.8)
Aucun de ces deux hommes ne sait que l’autre m’a parlé, mais j’ai assuré chacun que mon amour pour lui n’est pas basé sur ce qu’il a fait ou n’a pas fait. Je suis libre de choisir, et je choisis l’amour ! Je les ai encouragés tous les deux à marcher dans la liberté qui est la leur en Jésus et à ne pas continuer à faire alliance avec la culpabilité et la honte. Le sourire sur leur visage exprimait le soulagement manifeste qu’ils ont chacun ressenti après avoir pu déposer un fardeau tel que le leur. Je ne peux pas imaginer le courage qu’il leur a fallu pour s’approcher de moi et faire leur confession. Je les ai toutefois remerciés pour la confiance qu’ils m’ont accordée et pour me permettre d’être témoin de leur grand courage. Ce fut une réelle bénédiction.
Jean 3.17 dit : « Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Et Romains 2.4 nous dit que c’est « la bonté » de Dieu qui conduit un homme à la repentance. Comment mieux parler à autrui de la bonté de Dieu et de son amour qu’en les démontrant par nos actes? Après tout, les actions ne parlent-elles pas plus fort que les paroles? Parfois, ce n’est pas facile. Croyez-moi, je le sais ! Mais si nous croyons que rien n’est impossible à Dieu, alors nous n’avons aucune excuse. De plus, c’est tellement plus plaisant d’aimer. I
Gilbert M. Davila Sr. – Wynne Unit, Huntsville, TX
(un ami très proche de Jeff, qui est aussi l’un des pasteurs de réveil sur place)