Ces quatre derniers jours, l’unité Wynne s’est retrouvée dans une situation de panne de courant électrique presque totale. Personne ne nous dit jamais ce qui se passe vraiment, mais des rumeurs disent qu’il y a soit un grand transformateur qui a explosé ou alors une ligne de tronc qui a pris feu et brûlé sous terre. Quoi qu’il en soit, le résultat est le même: pas d’électricité.
L’absence de courant électrique dans une prison est un sérieux problème. Car cela signifie qu’il y a beaucoup d’obscurité, ce qui n’est jamais une bonne chose.
Mais l’aspect le plus impressionnant pour moi en lien avec cette panne était le silence.
L’absence de courant électrique dans une prison est un sérieux problème. Car cela signifie qu’il y a beaucoup d’obscurité, ce qui n’est jamais une bonne chose.
Mais l’aspect le plus impressionnant pour moi en lien avec cette panne était le silence.
Une prison est, en général, un lieu très bruyant. Il y a bien sûr souvent des téléviseurs allumés, des détenus qui crient et des dominos jetés sur des tables métalliques, mais ce ne sont là que les bruits évidents et manifestes. Ce qui est beaucoup plus bruyant, qui enveloppe et noie tous les autres bruits, c’est ce qu’on appelle le « bruit blanc » ou bruit de fond. Des ventilateurs allumés, des ventilateurs d’extraction d’air dans les murs ou le toit, le claquement des portes en métal, les bruits d’ouverture et de fermeture des mécanismes de verrouillage. J’ai souvent dit qu’en prison, on a fréquemment l’impression que les murs sont équipés de moteurs. Même quand je me brossais les dents ce matin, j’ai pris conscience qu’il y avait un moteur actionné quelque part derrière le mur à ma droite. À quoi il sert ? Je n’en ai aucune idée.
J’ai vécu un temps dans un dortoir dans lequel nous nous réunissions à plusieurs tôt le samedi et dimanche matin, à table dans la salle de jour. Toutes les vingt minutes environ, le sol se mettait à vibrer très fortement sous nos pieds. Malgré tous nos efforts pour comprendre quel élément vibrant pouvait se trouver en-dessous de nous, nous n’y sommes jamais parvenus.
Mais ces derniers jours se sont avérés considérablement différents.
Ce matin je me suis réveillé en entendant par la fenêtre le doux cliquetis du drapeau frappant son mât. Je peux entendre les gens se parler près du portail d’entrée, leur voix étant portées par le silence jusqu’à mon dortoir situé au 3e étage à l’avant de l’unité. Hier soir, une fête d’Halloween a eu lieu à l’avant du terrain près de l’espace de logements de certains surveillants, situé au-delà du parking. Les cris joyeux des enfants des surveillants nous ont fait monter les larmes aux yeux.
Soudain, dans le silence, mes oreilles sont ouvertes. Ces sons sont toujours présents. Ils sont là chaque jour. Mais ils sont noyés par le bruit de fond de mon environnement. Ce qui fait que la plupart du temps, je suis totalement ignorant de leur présence.
Je ressens parfois la même chose sur le plan spirituel. C’est comme s’il y avait tellement de bruit de fond que je ne peux même pas entendre cette voix douce et calme qui essaie de parler aux profondeurs de mon cœur. C’est là une réalité spirituelle. Je peux aisément bloquer le bruit de mon environnement parvenant à mes oreilles. En treize ans et demi, j’ai appris à ignorer les choses qui se passent autour de moi.
Mais il m’est plus difficile de stopper le bruit de fond qui se fait entendre dans ma tête. Il s’agit du bruit qui m’empêche souvent d’entendre la douce et bouleversante voix du cœur de mon Père.
Pour moi, le silence n’est pas nécessairement synonyme d’un endroit calme et solitaire loin de tous les bruits environnants. Ce n’est là tout simplement pas toujours possible.
Au lieu de cela, c’est apprendre à faire taire le bruit de fond dans mon esprit afin que je puisse entendre les petites choses du monde spirituel autour de moi. Elles sont toujours présentes. Mon Père parle sans cesse.
Et la paix amenée par sa présence peut produire un merveilleux silence dans mon cœur afin que je puisse vraiment écouter.
Il y a un trésor dans le silence. Ne le ratez pas !
J’ai vécu un temps dans un dortoir dans lequel nous nous réunissions à plusieurs tôt le samedi et dimanche matin, à table dans la salle de jour. Toutes les vingt minutes environ, le sol se mettait à vibrer très fortement sous nos pieds. Malgré tous nos efforts pour comprendre quel élément vibrant pouvait se trouver en-dessous de nous, nous n’y sommes jamais parvenus.
Mais ces derniers jours se sont avérés considérablement différents.
Ce matin je me suis réveillé en entendant par la fenêtre le doux cliquetis du drapeau frappant son mât. Je peux entendre les gens se parler près du portail d’entrée, leur voix étant portées par le silence jusqu’à mon dortoir situé au 3e étage à l’avant de l’unité. Hier soir, une fête d’Halloween a eu lieu à l’avant du terrain près de l’espace de logements de certains surveillants, situé au-delà du parking. Les cris joyeux des enfants des surveillants nous ont fait monter les larmes aux yeux.
Soudain, dans le silence, mes oreilles sont ouvertes. Ces sons sont toujours présents. Ils sont là chaque jour. Mais ils sont noyés par le bruit de fond de mon environnement. Ce qui fait que la plupart du temps, je suis totalement ignorant de leur présence.
Je ressens parfois la même chose sur le plan spirituel. C’est comme s’il y avait tellement de bruit de fond que je ne peux même pas entendre cette voix douce et calme qui essaie de parler aux profondeurs de mon cœur. C’est là une réalité spirituelle. Je peux aisément bloquer le bruit de mon environnement parvenant à mes oreilles. En treize ans et demi, j’ai appris à ignorer les choses qui se passent autour de moi.
Mais il m’est plus difficile de stopper le bruit de fond qui se fait entendre dans ma tête. Il s’agit du bruit qui m’empêche souvent d’entendre la douce et bouleversante voix du cœur de mon Père.
Pour moi, le silence n’est pas nécessairement synonyme d’un endroit calme et solitaire loin de tous les bruits environnants. Ce n’est là tout simplement pas toujours possible.
Au lieu de cela, c’est apprendre à faire taire le bruit de fond dans mon esprit afin que je puisse entendre les petites choses du monde spirituel autour de moi. Elles sont toujours présentes. Mon Père parle sans cesse.
Et la paix amenée par sa présence peut produire un merveilleux silence dans mon cœur afin que je puisse vraiment écouter.
Il y a un trésor dans le silence. Ne le ratez pas !
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