Durant six mois environ, Jacob était en train de suivre les procédures requises par le système pénitentiaire pour l’obtention de nouvelles lunettes. Sa dernière paire s’était cassée et depuis lors il se déplaçait en étant à moitié aveugle. Des personnes le saluaient depuis une distance de six-sept mètres à peine et il ne savait pas de qui il s’agissait. J’ai récemment fait l’erreur de lui lancer une petite bible alors que je me trouvais à quelques mètres de lui, et ce ne fut qu’au moment de le voir essayer d’attraper maladroitement cet objet volant flou — avant sa chute au sol — que je m’étais rendu compte de mon erreur.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la procédure pour obtenir un examen de la vue et une nouvelle paire de lunettes environ six semaines plus tard représente une épreuve. Il vous faut passer un examen rudimentaire ici à l’unité avant de vous soumettre à une consultation au département d’optométrie de l’unité Estelle située à environ quinze-vingt minutes de route. Cela ne semble pas trop contraignant, mais…
Jacob a attendu cinq mois pour son rendez-vous qui avait finalement été fixé pour la mi-février. Une fois que le transport est prévu pour vous emmener à votre consultation dans l’autre unité, on vous réveille aux environs de minuit pour emballer et faire l’inventaire de toutes vos affaires qui vont être placées sous clé durant votre absence. Ensuite vous devez attendre toute la matinée dans l’une des cellules d’attente (de grandes pièces vides en ciment pourvues de bancs en bois ou en métal), avant d’arriver finalement à l’unité Estelle huit à dix heures plus tard. Une fois sur place, la plupart des personnes sont conduites dans une aile surpeuplée – un bloc de trois rangées de onze cellules chacune superposées l’une sur l’autre – dont les détenus ne quittent pas leur cellule vu que le taux d’occupation de l’unité est souvent au maximum. Ensuite vous vous déplacez systématiquement avec les menottes aux poignets – même pour aller aux douches, ce qui pourrait survenir tous les quelques jours seulement. La plupart des personnes retournent à « leur » unité après quatre jours, mais quelques hommes se sont récemment trouvés comme piégés pour deux ou trois semaines à l’unité Estelle, sans raison apparente. Or l’examen d’optométrie lui-même ne dure quelques minutes...
Le surveillant réveilla Jacob tôt le matin du 16 février, en lui disant de se préparer pour le transport – appelé « la chaîne » dans les prisons texanes en raison des chaînes qui étaient utilisées dans le passé pour lier les uns aux autres tous les prisonniers qui se déplaçaient en même temps, ce qui formait le « bus de chaînes » (le « chain bus »). Ce réveil a déclenché une guerre dans le cœur de Jacob.
S’il ne se joignait pas à ce convoi, des mois voire une année pouvaient s’écouler avant qu’il ne puisse bénéficier d’une nouvelle opportunité. Mais le 16 février n’était pas juste un jour comme un autre ; c’était le jour auquel Julie Mustard, Bernie Ooley et leur équipe allaient venir depuis l’Église Bethel en Californie jusqu’à notre École de Transformation. Pour rien au monde, Jacob ne voulait manquer cette rencontre. De plus, il était dans l’attente d’une réponse au sujet de sa possible libération conditionnelle, croyant que Dieu était sur le point de le faire quitter la prison. Allait-il vraiment encore avoir l’utilité de ces lunettes de la prison ?
Il a décidé de refuser le transport ce jour-là afin de pouvoir être présent pour la visite de l’équipe de Bethel. C’était une décision risquée, mais prise avec une grande foi.
Durant la rencontre initiale de deux heures réservée aux leaders de notre école, avec Julie et Bernie, nous avons vécu un formidable temps de communion fraternelle et d’encouragement mutuel. Vous pouviez constater comme un « feu renouvelant » descendre sur nous alors que nous étions assis en large cercle sur l’un des côtés à l’avant de notre magnifique chapelle.
Mais c’est lorsque l’équipe des étudiants de l’École de Ministère est arrivée (cinq personnes au total) que l’atmosphère spirituelle a vraiment changé. C’était au moment oú ils commencèrent à partager des histoires vécues la veille dans une prison pour femmes. Soudain, Megan et Ainsley (respectivement de l’état d’Indiana et d’Australie) commencèrent à prier pour Jacob qui était assis près d’elles sur le sol. Stephen commença à prier pour Richard et d’autres petits groupes de prière commencèrent à toucher les cieux. Bientôt la présence de Dieu se fit sentir de manière tangible au milieu de nous.
Je me trouvais assis le plus près de Jacob de sorte que je pouvais entendre ce qu’Ainsley disait en le bénissant et en appelant les anges à ouvrir devant lui les chemins déjà préparés par le Père. Megan s’est jointe à la prière avec des déclarations de faveur et de liberté sur sa vie. Aucune de ces filles ne savait quoi que ce soit de la décision attendue au sujet d’une possible libération conditionnelle, ni de son refus le matin même pour pouvoir être présent à cette rencontre. Et pourtant, leurs prières étaient si précisément pertinentes. La faveur. La liberté. Dieu touché par la foi de Jacob et le risque qu'il a pris pour suivre son Père. C’était un temps puissant et touchant, plus pour nous que pour elles parce que nous savions les détails de ce qui se passait dans la vie de Jacob. Le jour suivant, le Comité Texan de Libération conditionnelle a voté l’octroi de la libération de Jacob.
Moins d’une semaine plus tard, le 23 février, il a de nouveau été réveillé par un surveillant pour rassembler toutes ses affaires. Il ne pouvait pas refuser ce transport-là. En effet, il allait partir pour une autre prison située à Brownwood au Texas – à plusieurs heures au Nord-Ouest de l’unité Wynne – pour y suivre un programme de préparation avant sa remise en liberté.
Ce départ est survenu tellement rapidement que le système pénitentiaire n’a même pas eu le temps de notifier officiellement à Jacob sa décision d’octroi de la liberté conditionnelle.
Alors que Dieu agit en accordant sa faveur à ses enfants, même ces forteresses impénétrables du système pénitentiaire sont abandonnées à la poussière.
La grande dispersion se poursuit…
Jacob a attendu cinq mois pour son rendez-vous qui avait finalement été fixé pour la mi-février. Une fois que le transport est prévu pour vous emmener à votre consultation dans l’autre unité, on vous réveille aux environs de minuit pour emballer et faire l’inventaire de toutes vos affaires qui vont être placées sous clé durant votre absence. Ensuite vous devez attendre toute la matinée dans l’une des cellules d’attente (de grandes pièces vides en ciment pourvues de bancs en bois ou en métal), avant d’arriver finalement à l’unité Estelle huit à dix heures plus tard. Une fois sur place, la plupart des personnes sont conduites dans une aile surpeuplée – un bloc de trois rangées de onze cellules chacune superposées l’une sur l’autre – dont les détenus ne quittent pas leur cellule vu que le taux d’occupation de l’unité est souvent au maximum. Ensuite vous vous déplacez systématiquement avec les menottes aux poignets – même pour aller aux douches, ce qui pourrait survenir tous les quelques jours seulement. La plupart des personnes retournent à « leur » unité après quatre jours, mais quelques hommes se sont récemment trouvés comme piégés pour deux ou trois semaines à l’unité Estelle, sans raison apparente. Or l’examen d’optométrie lui-même ne dure quelques minutes...
Le surveillant réveilla Jacob tôt le matin du 16 février, en lui disant de se préparer pour le transport – appelé « la chaîne » dans les prisons texanes en raison des chaînes qui étaient utilisées dans le passé pour lier les uns aux autres tous les prisonniers qui se déplaçaient en même temps, ce qui formait le « bus de chaînes » (le « chain bus »). Ce réveil a déclenché une guerre dans le cœur de Jacob.
S’il ne se joignait pas à ce convoi, des mois voire une année pouvaient s’écouler avant qu’il ne puisse bénéficier d’une nouvelle opportunité. Mais le 16 février n’était pas juste un jour comme un autre ; c’était le jour auquel Julie Mustard, Bernie Ooley et leur équipe allaient venir depuis l’Église Bethel en Californie jusqu’à notre École de Transformation. Pour rien au monde, Jacob ne voulait manquer cette rencontre. De plus, il était dans l’attente d’une réponse au sujet de sa possible libération conditionnelle, croyant que Dieu était sur le point de le faire quitter la prison. Allait-il vraiment encore avoir l’utilité de ces lunettes de la prison ?
Il a décidé de refuser le transport ce jour-là afin de pouvoir être présent pour la visite de l’équipe de Bethel. C’était une décision risquée, mais prise avec une grande foi.
Durant la rencontre initiale de deux heures réservée aux leaders de notre école, avec Julie et Bernie, nous avons vécu un formidable temps de communion fraternelle et d’encouragement mutuel. Vous pouviez constater comme un « feu renouvelant » descendre sur nous alors que nous étions assis en large cercle sur l’un des côtés à l’avant de notre magnifique chapelle.
Mais c’est lorsque l’équipe des étudiants de l’École de Ministère est arrivée (cinq personnes au total) que l’atmosphère spirituelle a vraiment changé. C’était au moment oú ils commencèrent à partager des histoires vécues la veille dans une prison pour femmes. Soudain, Megan et Ainsley (respectivement de l’état d’Indiana et d’Australie) commencèrent à prier pour Jacob qui était assis près d’elles sur le sol. Stephen commença à prier pour Richard et d’autres petits groupes de prière commencèrent à toucher les cieux. Bientôt la présence de Dieu se fit sentir de manière tangible au milieu de nous.
Je me trouvais assis le plus près de Jacob de sorte que je pouvais entendre ce qu’Ainsley disait en le bénissant et en appelant les anges à ouvrir devant lui les chemins déjà préparés par le Père. Megan s’est jointe à la prière avec des déclarations de faveur et de liberté sur sa vie. Aucune de ces filles ne savait quoi que ce soit de la décision attendue au sujet d’une possible libération conditionnelle, ni de son refus le matin même pour pouvoir être présent à cette rencontre. Et pourtant, leurs prières étaient si précisément pertinentes. La faveur. La liberté. Dieu touché par la foi de Jacob et le risque qu'il a pris pour suivre son Père. C’était un temps puissant et touchant, plus pour nous que pour elles parce que nous savions les détails de ce qui se passait dans la vie de Jacob. Le jour suivant, le Comité Texan de Libération conditionnelle a voté l’octroi de la libération de Jacob.
Moins d’une semaine plus tard, le 23 février, il a de nouveau été réveillé par un surveillant pour rassembler toutes ses affaires. Il ne pouvait pas refuser ce transport-là. En effet, il allait partir pour une autre prison située à Brownwood au Texas – à plusieurs heures au Nord-Ouest de l’unité Wynne – pour y suivre un programme de préparation avant sa remise en liberté.
Ce départ est survenu tellement rapidement que le système pénitentiaire n’a même pas eu le temps de notifier officiellement à Jacob sa décision d’octroi de la liberté conditionnelle.
Alors que Dieu agit en accordant sa faveur à ses enfants, même ces forteresses impénétrables du système pénitentiaire sont abandonnées à la poussière.
La grande dispersion se poursuit…
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