Bonjour, je m'appelle Sabine et j'ai créé ce blog pour publier les articles écrits par mon fiancé Jeff, un citoyen texan. En mars 2002, durant sa 27e année, il a été condamné à 40 ans de détention pour des crimes qu'il n'a jamais commis. La prison, ce n'est jamais facile. Mais être un homme innocent en prison, c'est tout simplement un cauchemar... Néanmoins, à travers les articles qu'il m'envoie et que je publie sur ce blog, il aime partager ses écrits venant de son cœur, un cœur qu'il a choisi de consacrer pleinement au Seigneur Jésus-Christ. L'injustice qu'il vit depuis si longtemps n'a pas changé cette décision. Notre prière est que les messages de ce blog puissent vous encourager, enrichir votre vie et vous permettre de mieux comprendre les voies de Dieu et peut-être même vous mettre au défi de sortir de votre propre zone de confort.

16 mars 2016 - L'attrapeur de pierres

J'ai pris la décision hier de recommencer la lecture de l’Évangile de Matthieu. Tous les quelques mois, j'aime relire les Évangiles parce que j'aime entendre la voix de Jésus dans ces textes-là. Et la chose extraordinaire avec la Bible, c'est qu'il s'agit réellement d'une parole vivante. Peu importe combien de fois je relis les mêmes pages, l'Esprit de Dieu me montre toujours à nouveau des choses nouvelles et rafraîchissantes. Et rien ne contredit ou ne remplace ce qui est écrit en noir et blanc (et parfois en rouge). Mais alors que je lis, le Père aime me parler et me révéler de plus en plus les profondeurs de son cœur, des choses qu'il a cachées dans ces pages pendant des milliers d'années.
C'est exactement ce qui s'est passé hier alors que je lisais le chapitre 1 de Matthieu. J'ai parcouru la généalogie de Jésus en essayant d'imaginer toutes les vies et les familles, les espoirs et les rêves que représentent ces 42 générations. Ces personnes ont-elles vraiment pris conscience que l'espérance du monde naîtrait dans leur lignée ? Ont-elles parfois eu l'impression d'abandonner leurs espoirs ou de céder aux mensonges du diable ? Les luttes de leur vie quotidienne ont-elles parfois jeté une ombre sur la promesse de Dieu d'ouvrir un jour un chemin pour qu’elles puissent avoir la victoire face à chaque problème ou obstacle ?


Bientôt je suis arrivé à l'histoire très familière de la naissance de Jésus. Joseph était fiancé à Marie lorsqu'il apprit soudainement qu'elle était enceinte. Dans l'Israël du premier centenaire, cela représentait vraiment un problème pour les projets de mariage de Joseph, d'autant plus qu'il savait sans l'ombre d'un doute que cet enfant n'était pas le sien.
La situation de Marie était honteuse. Elle était scandaleuse. La justice de la loi de Dieu exigeait sa mort. Elle exigeait en fait que Joseph la dénonce et la fasse lapider (s'il ne la lapidait pas lui-même).
Joseph ne savait pas encore ce que Dieu avait fait. Le verset 18 nous a déjà révélé le secret à nous. Aucun homme n'avait connu Marie pour la conception de cet enfant. Dieu avait fait quelque chose sans précédent. Personne n'allait le croire.
Nous savons tous comment l'histoire s'est poursuivie. Nous savons que l'ange de l'Éternel est venu dire à Joseph ce que Dieu avait fait. Nous pouvons seulement imaginer le soulagement que ces paroles ont produit en lui. Nous pouvons seulement imaginer le caractère merveilleux que les paroles de Dieu ont apporté aux rêves et aux projets se trouvant dans le cœur de Joseph. Son monde venait juste de devenir bien plus vaste.
Mais ce qui m'a frappé hier dans ce passage est ce qui s'est passé dans le verset 19 : Joseph, son fiancé, qui était un homme juste et qui ne voulait pas l’exposer au déshonneur, se proposa de rompre secrètement avec elle. Cette déclaration impressionnante vient juste après l'explosion de la bombe. Le monde de Joseph venait tout juste de s'écrouler et ses pensées devaient être remplies d'interrogation quant à qui en ville avait commis cet acte ignoble à l'encontre de sa femme. L'ange n'était alors toujours pas encore venu lui parler.
Et pourtant... Dans ces moments de tourmente en train d'imaginer le pire, la Bible affirme que parce que Joseph était un homme juste (bon et droit), il avait décidé de ne pas lapider Marie. Le Seigneur utilise la parole « juste » pour décrire un homme qui a choisi de ne pas agir selon les exigences justes de la loi de Dieu. Joseph n'avait pas de connaissances atténuantes de la situation. Il ne savait pas encore que Dieu les avait simplement choisis, lui et Marie, pour changer le monde.
Il s'agissait d'un homme simple qui avait fait un choix simple : « Je choisis la miséricorde au lieu du jugement. »
Joseph était devenu un « attrapeur de pierres ».
Il est facile de lancer des pierres. Nous sommes tous coupables de l'avoir fait d'une manière ou d'une autre, par nos attitudes, nos paroles, nos profonds sentiments de préjudice ou nos demandes de vengeance face à une offense. Lorsque quelque chose ne va pas, nous sommes prompts à proclamer que « quelqu'un va payer pour le mal » que nous avons subi.
Nos prisons sont remplies seulement parce que « la justice l'exige ». Tout politicien qui affirme sévir contre la criminalité est presque sûr de gagner. Nous tombons si facilement dans le piège du « nous contre eux », en exigeant que « justice » soit faite par rapport à leurs fautes, alors que nous espérons désespérément que la miséricorde nous soit accordée quand nous sommes confrontés aux nôtres. Mais la justice sans la miséricorde n'est pas la justice du tout.
J'ai voyagé et vécu dans divers endroits du monde et, après avoir vécu plus de quatorze ans dans une prison du Texas, je n'ai jamais été plus persuadé qu'aujourd'hui de la puissance de Dieu pour transformer une vie.
Dieu ne nous a pas appelés à jeter des pierres. Je ne rejette pas la réalité du péché ni la nécessité pour les personnes d'être tenues pour responsables de leurs actes. Mais le cœur de Dieu est toujours orienté vers la rédemption et la restauration, considérant avec espérance la promesse que réserve l'avenir d'un homme ou d'une femme et sans considérer avec dégoût les erreurs de leur passé.
Jeter des pierres démontre un manque de caractère et un manque de vision. Jeter des pierres est en contradiction directe avec l'exemple de la justice que nous voyons dans le Nouveau Testament.
Dieu ne nous a pas appelés à jeter des pierres. Il nous a donné son cœur afin que nous apprenions naturellement à les attraper.
Le monde cherche désespérément des personnes motivées par le cœur du Père pour se tenir sur la brèche pour ceux qui sont « lapidés ». La puissance rédemptrice du Père n'a pas de limites. Ses possibilités font ressembler chaque prétendue impossibilité à une blague. Avec lui, il n'existe pas de cause perdue ou de tentative désespérée.
Mais ce qu'il y a, c'est un besoin d'une nouvelle génération d'« attrapeurs » de pierres.
Dieu savait de Joseph qu'il s'agissait d'un homme au caractère authentique. Quand tout le monde autour de lui le poussait à accomplir son devoir légitime de lapider sa femme, Joseph a débuté un héritage « d’attrapage » de pierres en choisissant la miséricorde à la place du jugement.

Car le jugement est sans miséricorde pour qui n'a pas fait miséricorde. La miséricorde triomphe du jugement.
(traduction Bible Segond)

À quoi cela ressemble-t-il dans votre monde ?

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