Bonjour, je m'appelle Sabine et j'ai créé ce blog pour publier les articles écrits par mon fiancé Jeff, un citoyen texan. En mars 2002, durant sa 27e année, il a été condamné à 40 ans de détention pour des crimes qu'il n'a jamais commis. La prison, ce n'est jamais facile. Mais être un homme innocent en prison, c'est tout simplement un cauchemar... Néanmoins, à travers les articles qu'il m'envoie et que je publie sur ce blog, il aime partager ses écrits venant de son cœur, un cœur qu'il a choisi de consacrer pleinement au Seigneur Jésus-Christ. L'injustice qu'il vit depuis si longtemps n'a pas changé cette décision. Notre prière est que les messages de ce blog puissent vous encourager, enrichir votre vie et vous permettre de mieux comprendre les voies de Dieu et peut-être même vous mettre au défi de sortir de votre propre zone de confort.

24 novembre 2016 - Thanksgiving - Je suis reconnaissant

Chers tous, ci-dessous un texte de Jeff parlant de son vécu de santé de cet été. 
Il l'a écrit le jour de Thanksgiving, fête célèbre aux Etats-Unis pour ses buffets alimentaires avec les plats à base de dinde et de courge.
Mais c'est avant tout une invitation à exprimer de la gratitude. C'est ce que Jeff a fait. 
Que cette lecture puisse être une bénédiction pour vous! 
Sabi
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En ce jour, je suis reconnaissant pour la vie. 

C’est là un sujet pour lequel nous devrions toujours être reconnaissants, mais aujourd’hui, je me sens tout particulièrement rempli de gratitude. Voyez-vous, cela ne fait que quelques mois que le diable a essayé de me tuer.
Je suis reconnaissant de ce que lorsqu’une personne se trouve protégée par le sang de Jésus, la meilleure tentative du diable ne soit jamais assez bonne !
L’été dernier a été marqué par un tourbillon de circonstances incroyables dans ma vie. 

En mai, une douleur sur le côté gauche de mon estomac m’a fait repérer un nœud dur dans les profondeurs de mon abdomen.
En l’espace de deux semaines, un examen de scanner a été réalisé ici à l’unité, montrant une « masse abdominale ».

Une semaine plus tard, une douleur intense dans mon estomac et une forte fièvre m’ont valu un déplacement au service des urgences d’un hôpital local de Huntsville où un nouvel examen de scanner a révélé ce qui semblait être un kyste complexe et attaché à mon rein gauche. Le jour suivant, j’ai été conduit à l’hôpital pénitentiaire de l’Université du Texas à Galveston, à deux heures de route de l’unité Wynne.
Durant les deux mois suivants, j’ai effectué plusieurs fois le voyage jusqu’à Galveston pour des visites cliniques au département d’urologie, pour d’autres examens et, finalement, pour une biopsie par aiguille de cette tumeur. 

Chaque voyage à Galveston représente un périple de 22 à 24h à partir du moment où on me notifie mon départ. Je rassemble toutes mes affaires et en fais faire l’inventaire par un agent, puis je passe par tout le processus de préparation de sécurité avant le trajet de 2-3 heures en bus ; ensuite, une fois sur place à Galveston, je patiente pendant des heures dans une cellule d’attente en ciment pour attendre, puis tout le processus reprend en sens inverse pour le retour à Huntsville. C’est généralement vers 22h30-23h que je suis informé de mon départ et entre 21h et minuit la nuit suivante que je suis de retour. Il m’est arrivé plusieurs fois de passer la nuit à Galveston en vue de divers autres examens.

Le 26 juillet, je me trouvais à Galveston pour la biopsie par aiguille de la tumeur localisée dans mon abdomen. A ce moment-là, la tumeur présentait cinq excroissances et mesurait plus de 12 cm de diamètre. Après les repas, il me fallait me coucher pour être capable de bien respirer. Il n’y avait tout simplement pas assez de place dans ma cavité abdominale pour la tumeur et tout le reste. Quelque chose causait une douleur constante et sourde en-dessous de mon cœur et mon système digestif se trouvait dans un constant état de stress.

Le diagnostic m’est parvenu le 2 août, juste après mon retour d’une séance de cours  à la chapelle : LIPOSARCOME. Le mardi suivant, soit le 9 août, on me préparait pour une intervention chirurgicale majeure à l’hôpital-prison de Galveston.

Je ne peux pas mentir et dire que ce fut là un temps facile. Je me suis senti très seul et parfois dépassé. Par moments, c’était terrifiant et, à d’autres moments, simplement surréaliste. Et oui, j'ai connu des angoisses.

Mais la peur, c’est simplement la foi dans le mauvais dieu.
Alors que tout ceci se déroulait dans ma vie cet été, il m’a fallu prendre une décision très claire : Soit Dieu est bon…soit il ne l’est pas. Soit il est bon tout le temps, soit il n’est pas bon du tout. 

J’ai décidé de rester attaché à la conviction que Dieu est bon, aussi effrayantes que les circonstances puissent paraître. J’ai décidé de me réjouir dans l’amour du Père et de faire pleinement confiance à sa main sur ma vie. Une telle paix est alors venue sur moi que lorsque j’ai entendu le diagnostic de liposarcome, j’ai tout simplement commencé à rire. Je me souviens avoir pensé « Bien essayé, pauvre petit diable ! »

Le 8 août, j’ai été conduit en bus à Galveston pour les préparations en vue de l’intervention chirurgicale du lendemain matin. Même si je me trouvais complètement seul et que je ne savais pas trop à quoi m’attendre, une paix indescriptible était venue dans ma vie et la présence de mon Père céleste était très réelle pour moi.
Bien que j’avais été confronté à la possibilité de mourir – et cette éventualité ne me faisait absolument pas peur, je me souviens que le Seigneur m’a incité à m’attacher à une promesse : « Je vivrai. Je ne mourrai pas. »

A 11h le lendemain matin, j’étais conduit au bloc opératoire. Tout était flou pour moi vu qu’on m’avait retiré les lunettes pour les ranger avec mes autres affaires. Trois fortes lumières se trouvaient juste en face de moi alors que je me trouvais sur la table d’opération. Des personnes s’affairaient tout autour de moi pour les derniers préparatifs avant l’intervention. Mon médecin est venu à mes côtés et je lui ai demandé : « Est-ce que quelqu’un serait offensé si je priais ? ». « Pas du tout », répondit-il. Immédiatement, toutes les personnes ont interrompu ce qu’elles étaient en train de faire et se sont rassemblées autour de mon lit. 

L’opération a duré près de neuf heures. L’énorme tumeur, un nerf majeur connecté à ma jambe gauche, une partie du muscle contrôlant cette même jambe et mon rein gauche ont été ôtés.
On m’a dit que l’intervention avait été une très grande réussite et que l’ensemble de la tumeur avait pu être retirée avec succès. C’est seulement quatre jours plus tard que les médecins m’ont fait savoir que je boiterais probablement pour le restant de ma vie et que je ne serais peut-être plus en mesure de monter des marches.
Sauf que dans l’intervalle, je m’étais déjà rendu déjà tout seul à la salle de bain… sans boiter. Il y a trois  volées de marches pour accéder à mon dortoir que j’emprunte sans difficulté dans les deux sens plusieurs fois par jour.

Dieu est bon… TOUJOURS !
Et je suis si reconnaissant aujourd’hui pour ma vie ! 


Jeff

1 commentaire:

  1. Un GRAND MERCI, Jeff, pour ton témoignage. OUI Dieu est bon, et il prouve sa bonté au cœur même de la difficulté. les projets que Dieu a pour nous, sont de projets de paix et non de malheur. Et son merveilleux projet, c'est de nous rendre semblable à son cher Fils.(Romains 8 v.29) et les épreuves avec LUI nous façonnent à son image. Que le Seigneur te bénisse, te renouvelle et te fortifie. Amitiés.
    Anne-Marie

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